Sans changement de système politique, l'argent européen maintient simplement la dictature en place

L'Europe n'arrête pas la migration d'Erythrée, elle prépare le terrain

Panos Pictures / Stefan Boness

Dans un bloc d’habitations compact de la banlieue de la ville de Shire s’entassent une quarantaine de jeunes Érythréens. Une nouvelle vie démarre pour eux dans le nord de l’Éthiopie. C’est la première escale pour la plupart d’entre eux, ni plus ni moins. La prochaine étape reste inconnue.

Ils sont presque tous arrivés en Éthiopie suite à l’accord de paix. Bien qu’ils indiquent que la situation dans leur pays soit identique, ils incarnent peut-être tout de même un certain changement. Ils représentent la deuxième génération de réfugiés, les Érythréens qui attendaient que la côte soit plus sûre, ceux qui suivaient après les têtes brûlées. « Depuis que la paix règne, on peut quitter plus facilement le pays », confirment-ils. Ils sont partis parce que c’est désormais gratuit et plus sûr.

Avant que la paix ne soit signée, les Érythréens ne pouvaient pas se déplacer librement dans leur pays. Seules une somme exorbitante et l’aide des passeurs permettaient de sortir du pays. Les familles investissaient dans un réfugié, envoyé comme éclaireur dans la nuit. En échange, il ou elle aidait la famille à survivre financièrement à l’étranger.

Personne ne connaît le nombre d’habitants de l’Érythrée, car depuis son existence, aucun recensement n’a jamais eu lieu. Toutefois, les Nations unies estiment leur nombre à 4,5 millions. Six cent mille Érythréens habiteraient en dehors des frontières nationales. Le produit national brut (PNB) de la dictature très fermée n’est pas non plus connu. Toutefois, la diaspora érythréenne pourrait représenter un tiers du supposé PNB.

Ils ont pour ce faire parfois enduré des épreuves mortelles. Des réseaux clandestins les ont vendu en Libye via le Soudan, depuis la mer Méditerranée jusqu’en Europe. Nous avons vu des Érythréens figurer dans des histoires horribles de kidnapping dans le désert du Sinaï, dans les marchés aux esclaves libyens et dans des catastrophes mortelles dans des bateaux de fortune. Kifle a vingt ans et est l’un des habitants les plus âgés du bloc d’habitations. Il n’a lui-même pas dépassé la capitale Addis-Abeba.

Il y a trois ans Kifle quitta l’Érythrée pour éviter le service militaire national obligatoire, tout comme les autres jeunes dans le bâtiment où je le rencontre. Le vol lui prit alors sept jours et lui coûta trois mille dollars. En tant que garçon de la ville, Kifle ne pouvait pas sortir de la capitale érythréenne, et encore moins du pays. « C’est la raison pour laquelle la famille a investi en moi. De nombreuses autres personnes parties avec moi se trouvent maintenant aux États-Unis, au Canada ou en Europe. D’autres sont coincées en Libye ou n’ont peut-être pas atteint la destination vivants. » Kifle en est conscient. Il connaît les risques. « Si j’avais l’argent, je prendrais les mêmes risques et j’essaierais aussi d’atteindre l’Europe. »

Shire est remplie d’affiches dissuadant les réfugiés de répondre aux offres des passeurs à la recherche de clients. Kifle sourit d’une manière très éloquente quand je désigne l’une de ces affiches.

Après la paix, le vol en toute sécurité

« Non, je ne me laisse pas séduire par les passeurs. J’espère pouvoir atteindre le Canada de manière légale. J’ai des oncles qui habitent là-bas. », raconte Johanna*. Et en attendant, c’est mieux ici qu’en Érythrée. On est plus libres ici. » La plupart des nouveaux réfugiés se montrent moins intéressés par l’offre des passeurs. Ils viennent d’attendre que cela soit moins dangereux et ils semblent aussi ne pas avoir envie d’effectuer de tours périlleux hors de l’Érythrée. Juste après la signature de l’accord de paix, lors de l’ouverture des frontières, les organisations à la frontière ont constaté une augmentation de réfugiés érythréens. On peut remarquer qu’un plus grand nombre de femmes et d’enfants tentent désormais leur chance.

« La dernière année du secondaire était en vérité synonyme d’un aller simple pour la SAWA, l’académie militaire. » C’est ainsi que commence pour tout le monde le service militaire national, dont personne ne sait où et comment il prendra fin.

Johanna et Rahel* sont cousines. Elles louent ensemble une chambre en ville. Les réfugiés qui peuvent prouver qu’ils sont financés reçoivent l’autorisation des autorités locales d’habiter en dehors des camps. « Les camps sont trop chauds et poussiéreux » Celui qui le peut, les quitte aussi vite que possible. Rahel a seize ans et n’avait pas fait part de ses plans à ses parents. Ce n’est que trois jours après avoir rejoint sa nièce Johanna qu’elle informa ses parents.

Les deux filles n’ont intentionnellement pas terminé leur dernière année de secondaire. « Cette dernière année était en vérité synonyme d’un aller simple pour la SAWA, l’académie militaire. » C’est ainsi que commence pour tout le monde le service militaire national, dont personne ne sait où et comment il prendra fin.

Johanna doutait encore. Elle espérait que la paix changerait peut-être véritablement quelque chose. « Les frontières étaient ouvertes, des biens en provenance d’Éthiopie étaient soudainement disponibles sur le marché local et nous pouvions même faire un peu de commerce. Toutefois, ils ont soudainement refermé les frontières. Sans explications. » L’espoir de changement disparut dès lors pour Johanna.

Le nombre de réfugiés culminait à nouveau. Les points de passage officiels à travers la frontière avaient été fermés, Cependant, les frontières naturelles étaient depuis lors non armées et fournissaient encore une issue sécurisée. « Nos parents viennent même en visite demain », révèle Rahel. Elle n’a pas pu dire adieu à sa mère et espère bien pouvoir le faire aujourd’hui. « Nos parents arrivent ensemble demain à la frontière, avant de traverser les montagnes comme on l’a fait. Et la semaine prochaine, ils effectuent le même chemin. C’est encore possible aujourd’hui, mais peut-être plus demain.

« Et c’est précisément pour cela que c’est un bon moment pour partir. » , reprend Johanna l’aînée. « Car si l’on se déplace encore librement, on ne vit pas en liberté. Le gouvernement interdit même de peindre sa maison. Sauf le jour de la fête nationale, mais uniquement dans la couleur choisie par le gouvernement. »

Elien Spillebeen

La paix inattendue

L’Érythrée est la dictature la plus fermée du continent africain. Depuis que le pays a pris son indépendance de l’Éthiopie en 1993, Isaias Afewerki dirige le pays d’une main de fer. Au début, il a été désigné chef d’un gouvernement de transition, mais de nouvelles élections ne virent jamais le jour. Aujourd’hui, il n’est pas seulement président mais aussi commandant suprême de l’armée, président du congrès national et chef de parti du seul parti politique admis.

En 1998, un conflit de frontières sur la ville de Badme dégénéra en guerre avec l’Éthiopie qui durerait vingt ans. Isaias Afewerki utilisa le conflit pour diminuer toujours plus les libertés politiques. Freedom House, l’ONG américaine mesurant la marge pour les libertés politiques et les droits civils, attribue à l’Érythrée le faible score de deux sur une échelle de cent. Il n’existe aucun média indépendant et les correspondants étrangers sont également bannis. Les arrestations arbitraires sont également monnaie courante. Hormis le parti du gouvernement, tous les autres partis sont interdits et le service militaire national régit la vie des citoyens.

Le service militaire obligatoire d’une durée de dix-huit mois pour les hommes et les femmes, peut en pratique être rallongé à l’infini. Des circonstances exceptionnelles furent décrétées car tout le monde doit contribuer à la lutte contre l’ennemi éthiopien, Cependant, ce service militaire n’entretenait pas seulement l’armée nationale, il permettait aussi après un certain temps de maintenir la totalité de l’économie du pays fortement isolé.

Les conscrits ne deviennent pas seulement des militaires, mais travaillent aussi dans les ports, les mines et aux routes, deviennent des employés de banque et des enseignants. Leur pauvre rétribution suffit à peine à subvenir à leurs propres besoins de base. Les Nations unies parlent d’ « esclavage » et de « crime contre l’humanité ». Le gouvernement érythréen détermine déjà l’avenir de ses citoyens à partir de l’académie militaire. Celui qui souhaite y échapper, doit trouver lui-même une issue. Avec pour conséquence un exode massif.

L’Union européenne, avec son Fonds fiduciaire d’urgence pour l’Afrique, investit également sur le continent africain, et aussi en Érythrée dans des projets promettant de s’attaquer aux causes profondes de la migration

La paix entre l’Érythrée et l’Éthiopie fut tout de même finalement, et de façon assez inattendue, signée en juin de l’année passée. Le nouveau premier ministre éthiopien Abiy Ahmed initia ce retournement historique. Sous le gouvernement de M.Ahmed, plus aucun homme issu de la minorité tigréenne ne se retrouva à la tête du pays. Et c’était précisément cette minorité tigréenne qui ne souhaitait pas renoncer à la ville controversée de Badme, à la frontière de l’Érythrée. Comme ils n’orchestraient plus la politique, le nouveau premier ministre pouvait finalement tendre la main à l’Érythrée. Abiy Ahmed souhaitait marquer sa force par ce geste symbolique.

Comme Abiy Ahmed n’exigea plus Badme, Isaias Afewerki pouvait difficilement refuser la main tendue. Le 9 juillet 2018, les deux dirigeants signèrent une déclaration commune et la paix fut officiellement décrétée. Les frontières ouvrirent leurs portes une semaine plus tard et un premier vol de passagers entre les deux capitales fut instauré. Les représentants érythréens du régime ont déclaré une possible révision du service militaire obligatoire à la lumière de cet accord qui très vite, semblait émaner de nulle part.

L’Union européenne prépare le terrain

L’Union européenne réagit favorablement, à l’instar de la communauté internationale. Le Fonds fiduciaire d’urgence de l’Union européenne pour l’Afrique permet à l’Union europenne d’investir dans des projets s’attaquant aux causes profondes de la migration. Souvent les Érythréens ne risquent pas seulement leur vie à atteindre l’Union européenne, mais ils sont également surreprésentés dans les statistiques des demandes d’asile. Le retour n’est pas une option tant que la situation politique n’évolue pas. La paix instilla à l’Union européenne l’espoir d’une réduction de la migration en Érythrée et l’Union européenne fut vite appel au fonds.

La Commission européenne laissa entendre au début de cette année que vingt millions d’euros avaient été débloqués afin de restaurer le lien entre l’Érythrée et l’Éthiopie. La rénovation des routes principales en Érythrée profiterait, selon ses propres dires, aux deux pays ainsi qu’aux citoyens. L’Éthiopie n’est pas un pays côtier, mais il fut annoncé après la paix que l’Érythrée ouvrirait rapidement le port de Massawa à ses voisins du sud. Les routes de la frontière au port seraient apprêtées. L’Union européene a concrétisé cela en termes financiers. « Cela donnera un coup de pouce aux deux économies et créera de l’emploi », pouvait-on lire sur la fiche de projet.

La diaspora érythréenne réagit en colère. La fondation néerlandaise Human Rights for Eritreans déposa une plainte formelle contre l’Union européenne. C’est une violation des droits de l’Homme et c’est illégal », déclara leur avocat Emiel Juriens. Le travail forcé est utilisé pour exécuter ce projet, et l’Union européenne en est consciente. « La Commission européenne renvoie dans sa propre fiche-projet à des travailleurs soumis au service militaire obligatoire et qui seront engagés irrémédiablement pour poser les nouvelles voies. « Toutefois, justifie-t-elle, le gouvernement a formulé l’ambition de réformer le service militaire obligatoire, une fois que de nouveaux jobs auront ont été créés. »

D’un jour à l’autre vous devez travailler aux routes et vous ne savez pas pour combien de temps. Vous ne pouvez pas refuser, car vous êtes au service de votre pays

Bien que les Nations unies qualifient le service militaire de travail forcé, la Commission nie y contribuer elle-même avec ce projet. Dans une réaction écrite à MO*, un porte-parole de la Commission déclare que les « droits de l’Homme figurent bien au centre de la politique. L’Union européenne est contre le travail forcé et, avec ce projet, n’idemnise pas le travail, mais seulement l’achat de matériaux et de transports par les entreprises locales. »

« Le gouvernement contrôle au moins partiellement les entreprises locales, confirme Daniel*, un réfugié qui il y a deux mois, a dit adieu à l’armée de l’air et donc à son pays après dix ans de service. L’entreprise acheteuse de matériaux est Red Sea Trading Corporation (RSTC), aussi connue sous le nom de code 09. Chaque pan des activités du gouvernement possède un code. Les trois premiers codes correspondent à l’armée de terre, à la Marine et à l’armée de l’air. Puis il existe des codes pour le département de la communication. Le 09 correspond à l’importation et l’exportation de biens » explique-t-il. » À l’échelle internationale, le 09 est enregistré comme l’entreprise RSTC, l’entreprise désignée comme partenaire de l’achat sur la fiche-projet de l’Union européenne, et qui va donc consacrer le budget européen au projet.

Mais des personnes travaillent aussi dans le cadre du service militaire obligatoire même pour cette entreprise contrôlée par l’État. Un membre de la famille d’un autre jeune réfugié, Desta*, travaille chez RSTC. « Dans le cadre du service militaire national », confirme-t-il. Elle y est déjà en service depuis aussi longtemps qu’il s’en souvienne. Desta sait aussi ce que cela fait de se voir soudainement affecté aux travaux de route en tant que jeune militaire. Il a été affecté à la construction d’un pont pendant un an et demi. « D’un jour à l’autre vous devez travailler aux routes et vous ne savez pas pour combien de temps. Vous traînez des pierres et des sacs de ciment pendant toute la journée. » Desta ne pouvait pas refuser, car il était au service de son pays. Après quatre ans, dont un an et demi à s’atteler aux routes, il a abandonné.

Sur sa propre fiche, la Commission européenne renvoie à « une récente augmentation de l’indemnité du serivice militaire » , comme si elle anticipait la critique qui suivrait. « On n’a pas encore touché à cette indemnité depuis la signature de la paix avec l’Éthiopie, confirment tous les réfugiés auxquels nous nous adressons. L’indemnité a été revue à la hausse pour certains il y a deux ans », arrive à nous raconter Daniel. L’armée de l’air recevait auparavant bien plus que les autres secteurs. Une différence effacée à l’époque. Il recevait 100 euros bruts, dont 76 restaient en net. Trente-six euros étaient alors directement reversés à sa famille. Celui qui reste dans le camp militaire, ce qui n’est généralement pas un choix personnel, doit encore déduire 18 euros de frais en tout genre et habitation. Dans ce cas, vous conservez encore 22 euros. Il est très optimiste, selon Daniel, de croire que l’Union européenne va créer de nouveaux emplois et qu’ensuite le service militaire obligatoire puisse être démantelé: « C’est bien que des routes soient aménagées. Et c’est même une bonne chose que l’Érythrée puisse le faire elle-même, plutôt que de le déléguer à la Chine, comme ici en Éthiopie. Toutefois, l’Union européenne verse l’argent à l’État. Et sans changements du système politique, cet argent maintient simplement la dictature en place. »

Panos Pictures / Stefan Boness

Communication coupée

Le porte-parole de l’Union européenne écrit que les travaux vont démarrer le 11 avril, information confirmée par plusieurs réfugiés. « Oui, la route est interrompue par des travaux depuis Dekemhare » , raconte également Daniel. Et ainsi l’Érythrée, soutenue par l’Union européenne, prépare le chemin pour transporter des biens depuis l’Éthiopie vers la mer Rouge. Les travaux dureraient un an. Reste à savoir si des biens peuvent effectivement traverser les frontières.

L’ouverture festive des points de passage l’année dernière était très prometteuse. Des familles parfois divisées par des frontières depuis vingt ans se jetèrent dans les bras l’une de l’autre. Nigisti avait seize ans lorsqu’elle s’enfuit avec son enfant du village éthiopien d’Adi Nebrid. Seules les montagnes séparent les habitants de l’Érythrée, et de nombreux Érythréens franchissent encore aujourd’hui le pays via cette frontière naturelle. Il y a plus de vingt ans, Nigisti partit dans l’autre direction, apeurée par son mari. « La guerre rendait un retour impossible. Lors de la signature de la paix, je suis alors retournée au pays avec mon mari actuel, un Érythréen, et les enfants. Cette rencontre avec ma famille après des années fut riche en émotions. »

Des scènes semblables avaient lieu partout à Adi Nebrid ainsi que dans d’autres villages frontaliers. « Les familles furent réunies et ensuite, elles firent aussi des affaires. » ajoute le jeune frère de Nigisti. Les contacts érythréens de sa soeur représentaient pour lui une occasion de faire des affaires. Birhane souhaitait vendre des boissons rafraîchissantes à Samboko, où Nigisti avait habité pendant des années. Elle n’avait elle-même aucune envie d’y retourner. Son petit frère transporta lui-même des caisses de boissons gazeuses par-delà la frontière.

Toutefois le commerce, aussi petit soit-il, allait manifestement trop dans une seule direction, pense Birhane, car l’Érythrée ferma à nouveau un à un les points de passage. « J’ai encore des caisses de l’autre côté. Je crains de ne pas les revoir. » Les Érythréens aussi bien que les Éthiopiens ont exporté de la marchandise d’Éthiopie vers l’Érythrée et l’argent partait probablement trop rapidement dans la mauvaise direction.

L’Érythrée ferma à nouveau les frontières unilatéralement sans l’avoir déclaré officiellement. Il fut décidé précisément après l’annonce de l’Union européenne d’aider à durcir les routes, mais encore avant le début des travaux. On ne sait pas bien si et quand les frontières vont à nouveau s’ouvrir et si les nouvelles routes européennes vont aussi réellement relier les deux économies des pays. Les services de communication érythréens continuent à ne pas s’ouvrir au monde extérieur. Le pays continue à se fermer pour l’instant au commerce avec son voisin. Seuls les migrants constituent encore aujourd’hui le produit d’exportation le plus important et temporaire.

* Tous les noms ont été modifiés pour garantir l’identité des témoins.

Traduit du néerlandais par Geneviève Debroux

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